Qu'est-ce que l'épidémiologie ?

.

L’épidémiologie consiste à déterminer les liens entre une maladie (malades-non malades) ou un état de santé (décédés-vivants) et un ou des facteurs d'exposition.

Un facteur d'exposition (ou facteur de risque) est une caractéristique liée à une personne, à son environnement, sa culture ou son mode de vie et qui entraîne pour elle une probabilité plus élevée de développer une maladie.
Exemple : fumer est un facteur de risque de cancer du poumon.

L'objectif final, en épidémiologie, est de pouvoir agir sur les facteurs d'exposition pour prévenir l'apparition de la maladie, ou modifier l’état de santé.


vendredi 23 novembre 2012

Les OGM : la révélation d'un risque sanitaire ?


Un maïs génétiquement modifié, nommé « NK603 » et commercialisé par la firme Monsanto, a été soupçonné de toxicité.
Un étude sur cet OGM a été conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini de l’Université de Caen. Elle a testé  les effets d'un régime alimentaire composé de trois doses différentes du maïs transgénique (11 %, 22 % et 33 %), cultivé ou non avec l’herbicide « Round-Up » auquel il est rendu tolérant, sur plus de 200 rats  pendant deux ans.
9 groupes de 20 rats ont été comparés à un groupe témoin, nourri avec la variété de maïs non transgénique la plus proche de l'OGM testé, sans traitement à l'herbicide :
  • 3 groupes avec OGM 
  • 3 groupes avec OGM et son herbicide « Roundup »
  • 3 groupes avec  des doses croissantes du « Roundup » seul
Au bout d’un an, chez les mâles, par rapport aux témoins, les congestions et les nécroses du foie sont 2,5 fois à 5,5 fois plus fréquentes. Ces derniers souffrent également 1,3 fois à 2,3 fois plus d'atteintes rénales sévères.
Jusqu’à 50 % des mâles et 70 % des femelles sont morts prématurément (selon l’espérance de vie moyenne des rats) dans des groupes nourris avec l'OGM, contre 30 % des mâles et 20 % des femelles chez le groupe témoin.
La construction génétique de l'OGM entraînerait la modification d'une enzyme (dite ESPS synthase) impliquée dans la synthèse d'acides aminés aromatiques qui ont un effet protecteur contre la cancérogénèse.
Le Round-Up, quant à lui, pourrait se comporter comme un perturbateur du système hormonal, provoquant dans l’étude, plus de cancers chez les femelles que chez les mâles.

Cette étude a été publiée le 19 septembre 2012 dans la revue spécialisée en toxicologie et reconnue dans son domaine : Food and Chemical Toxicology. Elle a relancé l'affrontement entre pro et anti-OGM. Jusque là, de nombreuses études de toxicologie menées sur différents OGM ne montraient pas de différences significatives et portaient sur moins de 2 ans. De plus, elles étaient en majorité financées par les firmes agrochimiques elles-mêmes.
Les travaux de M. Séralini d’un budget de plus de 3 millions d'euros ont, pour leur part, été financés par le ministère français de la recherche, la  Fondation Charles-Léopold Mayer, le CRIIGEN (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique) et l'association CERES (Consommateurs et Entreprises RESponsables), avec le soutien d’entreprises de la grande distribution (Carrefour et Auchan).

L' Agence Nationale de SEcurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail française (Anses) ainsi que ses homologues européennes, et le  Haut Conseil des biotechnologies (HCB) ont jugé les résultats du biologiste français non concluants. Le nombre de rats par groupe (20) a été notamment jugé trop faible pour apporter des valeurs significatives statistiquement.   

Cependant l’Anses et le HCB appellent à tester dorénavant à long terme ces substances, ce qui n’était pas exigé jusqu’alors et qui est, pour M. Seralini, un point positif et attendu depuis plusieurs années.

Remarques :
Notons que les études épidémiologiques ne sont possibles que si les OGM sont étiquetés (donc suivis).
Le film intitulé « Tous cobayes ? » sorti le 26 septembre 2012, correspondant en partie au livre de M. Séralini, traite des OGM et du nucléaire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire