Qu'est-ce que l'épidémiologie ?

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L’épidémiologie consiste à déterminer les liens entre une maladie (malades-non malades) ou un état de santé (décédés-vivants) et un ou des facteurs d'exposition.

Un facteur d'exposition (ou facteur de risque) est une caractéristique liée à une personne, à son environnement, sa culture ou son mode de vie et qui entraîne pour elle une probabilité plus élevée de développer une maladie.
Exemple : fumer est un facteur de risque de cancer du poumon.

L'objectif final, en épidémiologie, est de pouvoir agir sur les facteurs d'exposition pour prévenir l'apparition de la maladie, ou modifier l’état de santé.


jeudi 29 novembre 2012

Les lipides : pas si mauvais chez le jeune enfant!

Les lipides consommés en trop grande quantité à l'âge adulte sont à l'origine de nombreuses maladies, comme l'obésité. 

Alors qu'ils sont accusés de nombreux maux, une étude récente a démontré qu'ils pouvaient être bénéfiques chez les enfants de moins de 2 ans

En effet, une équipe de l'Inserm a récemment établi un lien entre la restriction de lipides avant l'âge de 2 ans et le risque de surpoids à l'âge adulte


Les chercheurs ont suivi pendant 20 ans des enfants nés entre 1984 et 1985 en étudiant leur masse graisseuse (le taux de leptine, la composition corporelle, la graisse sous-cutané et le poids). 
De l'analyse de cette cohorte en est ressorti que la masse grasse était plus importante au niveau abdominal chez les personnes ayant eu de faibles apports en lipides au début de leur vie. 

Un organisme privé de graisse nécessaire au bon développement de l'enfant aura des difficultés à s'adapter à un apport de lipides plus important dans l'avenir. 
En effet, l'organisme se sera habitué à un apport réduit en lipides ce qui explique la prise de poids future.
Il est recommandé par la FAO (Food and Agriculture Organization) d'avoir des apports en lipides dépassant les 50% des apports quotidiens chez les nourrissons de 6 mois et de décroître progressivement jusqu'à 35% à l'âge de 2 ans.
Un allaitement maternel est idéal puisqu'il contient 55% de lipides.

Ces travaux vont à l'encontre du mode de consommation actuel, usage de laitage allégé en graisse, qui conduit à donner des apports faibles en lipides chez l'enfant au début de sa vie et d'augmenter ensuite.

Sources : 
Article Inserm

vendredi 23 novembre 2012

Infections nosocomiales : sensibilisations par le patient ?

48 heures

C'est le délai minimum pour développer une infection nosocomiale. Il s'agit d'une infection contractée par le patient après son admission dans un établissement de santé.

Une étude a été publiée dans la revue Infection Control and Hospital Epidemiology de la Society for Healthcare Epidemiology of America. Elle souligne la nécessité de responsabiliser le patient pour améliorer l'hygiène des mains du personnel soignant.

En effet, dans l'urgence, un professionnel de santé peut oublier de se laver les mains, avant ou après les actes médicaux. Selon cette étude, la plupart des patients à risque élevé d'infections associées aux soins (IAS) souhaiteraient que les professionnels de santé pensent toujours à se laver les mains. 

Des chercheurs de l'Université du Wisconsin ont posé des questions sur l'hygiène des mains, via un questionnaire, à 200 patients :
  • des patients à risque élevé ou avec antécédents d'infections au staphylocoque doré (responsable d'intoxications alimentaires) résistant à la méticilline (antibiotique essentiellement utilisé contre le staphylocoque doré) ou clostridium difficile (bactérie)
  • des patients qui présentaient un risque d’infection du sang associée à une infection du site opératoire
L'objectif de cette étude est de connaître l'opinion des patients à propos de la pratique actuelle des professionnels de la Santé et sur la volonté des patients d'inciter les professionnels de la Santé au lavage des mains.

Il en est ressorti que 99,5% des patients savent que les professionnels de la Santé sont censés se laver les mains avant et après les soins. On peut voir aussi que 90,5% des patients pensent qu'ils doivent rappeler le lavage des mains à ces professionnels, en cas d'oubli. Seulement 64% des patients se sentent à l'aise de rappeler le lavage des mains aux infirmières contre 54% aux médecins. Au final, 14% des patients déclarent avoir rappelé aux professionnels de se laver les mains.

En conclusion, l'étude démontre que les patients ont généralement une bonne connaissance des impératifs de lavage des mains dans les soins. Malheureusement, ces même patients ont une certaine incapacité à se sentir à l'aise pour le rappeler au personnel de santé en cas d'oubli.

Pour Andrew Ottum, auteur principal de l'étude, le patient ne devrait pas être oublié comme agent incitateur possible des interventions d'hygiène et de prévention des IAS.


Source :
Article original

Les OGM : la révélation d'un risque sanitaire ?


Un maïs génétiquement modifié, nommé « NK603 » et commercialisé par la firme Monsanto, a été soupçonné de toxicité.
Un étude sur cet OGM a été conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini de l’Université de Caen. Elle a testé  les effets d'un régime alimentaire composé de trois doses différentes du maïs transgénique (11 %, 22 % et 33 %), cultivé ou non avec l’herbicide « Round-Up » auquel il est rendu tolérant, sur plus de 200 rats  pendant deux ans.
9 groupes de 20 rats ont été comparés à un groupe témoin, nourri avec la variété de maïs non transgénique la plus proche de l'OGM testé, sans traitement à l'herbicide :
  • 3 groupes avec OGM 
  • 3 groupes avec OGM et son herbicide « Roundup »
  • 3 groupes avec  des doses croissantes du « Roundup » seul
Au bout d’un an, chez les mâles, par rapport aux témoins, les congestions et les nécroses du foie sont 2,5 fois à 5,5 fois plus fréquentes. Ces derniers souffrent également 1,3 fois à 2,3 fois plus d'atteintes rénales sévères.
Jusqu’à 50 % des mâles et 70 % des femelles sont morts prématurément (selon l’espérance de vie moyenne des rats) dans des groupes nourris avec l'OGM, contre 30 % des mâles et 20 % des femelles chez le groupe témoin.
La construction génétique de l'OGM entraînerait la modification d'une enzyme (dite ESPS synthase) impliquée dans la synthèse d'acides aminés aromatiques qui ont un effet protecteur contre la cancérogénèse.
Le Round-Up, quant à lui, pourrait se comporter comme un perturbateur du système hormonal, provoquant dans l’étude, plus de cancers chez les femelles que chez les mâles.

Cette étude a été publiée le 19 septembre 2012 dans la revue spécialisée en toxicologie et reconnue dans son domaine : Food and Chemical Toxicology. Elle a relancé l'affrontement entre pro et anti-OGM. Jusque là, de nombreuses études de toxicologie menées sur différents OGM ne montraient pas de différences significatives et portaient sur moins de 2 ans. De plus, elles étaient en majorité financées par les firmes agrochimiques elles-mêmes.
Les travaux de M. Séralini d’un budget de plus de 3 millions d'euros ont, pour leur part, été financés par le ministère français de la recherche, la  Fondation Charles-Léopold Mayer, le CRIIGEN (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique) et l'association CERES (Consommateurs et Entreprises RESponsables), avec le soutien d’entreprises de la grande distribution (Carrefour et Auchan).

L' Agence Nationale de SEcurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail française (Anses) ainsi que ses homologues européennes, et le  Haut Conseil des biotechnologies (HCB) ont jugé les résultats du biologiste français non concluants. Le nombre de rats par groupe (20) a été notamment jugé trop faible pour apporter des valeurs significatives statistiquement.   

Cependant l’Anses et le HCB appellent à tester dorénavant à long terme ces substances, ce qui n’était pas exigé jusqu’alors et qui est, pour M. Seralini, un point positif et attendu depuis plusieurs années.

Remarques :
Notons que les études épidémiologiques ne sont possibles que si les OGM sont étiquetés (donc suivis).
Le film intitulé « Tous cobayes ? » sorti le 26 septembre 2012, correspondant en partie au livre de M. Séralini, traite des OGM et du nucléaire.


L'obésité : la nouvelle épidémie du 21ème siècle ?

Commençant dès le plus jeune âge, touchant à la fois hommes et femmes, aujourd'hui, l'obésité n’épargne aucune catégorie de la population. Depuis 1997, l'obésité est reconnue comme une maladie par l'Organisation Mondial de la Santé (OMS). 

Le 13 novembre 2012, les résultats de l'étude ObEpi-Roche ont été dévoilés. Tous les 3 ans, depuis 15 ans, le laboratoire Roche collecte des données pour l'enquête nationale de la prévalence de l'obésité et du surpoids en France : c’est l’étude ObEpi. Cette année, l'enquête a été réalisée de janvier à mars 2012 auprès d'un échantillon de 27 131 individus âgés de 15 ans et plus, représentatif de la population française. 
 
Alors qu'ils étaient 14,5% à être obèse en 2009, cette année 15% des français le sont. Entre 2009 et 2012,  la prévalence de l'obésité a connu une tendance significative à la diminution. Cependant, le nombre de personnes ayant un Indice de Masse Corporel (IMC) supérieur ou égale à 40 à fortement augmenté (0,3% en 1997 contre 1,2% en 2012).

L'IMC est le principal indicateur qui permet de mesurer l'obésité.  Pour le calculer, on divise le poids (en kg) par le carré de la taille (en m²).

Pauvreté et obésité

L'enquête 2012 a mis en évidence un lien entre le niveau de revenus et le surpoids. Le taux d'obésité est en dessous de la moyenne nationale chez les individus se déclarant "à l'aise financièrement" et il passe à 30 % chez ceux disant "ne pas y arriver sans faire de dettes".

Zones géographiques et obésité

L'étude ObEpi a montré que plus on habite au sud, moins on est obèse. La prévalence la plus élevée en France est dans le Nord Pas de Calais avec un taux de 21,3% contre 11,6% dans la région Midi Pyrénées.
Il existe également un phénomène Est/Ouest. L’Alsace compte 18,6 % d'obèses, la Champagne-Ardenne 20,9 %, alors que la Bretagne 12 %. De même, en 15 ans, l'Alsace, la Champagne-Ardenne et la région parisienne connaissent les plus fortes augmentations de poids en 15 ans.

Risques en augmentation

Le risque de maladies cardiovasculaires augmente avec le poids. Ainsi, les personnes obèses ont 14 fois plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire par rapport aux individus ayant une corpulence normale. Chez les personnes en surpoids, ce risque est 5 fois plus élevé. 
Le risque d'être traité pour une hypertension artérielle est multiplié par 2,3 chez les patients en surpoids et par 3,6 chez les obèses par rapport aux sujets dont l'IMC est inférieur à 25 kg/m².
Les chercheurs ont montré également qu'il y a près de trois fois plus de diabètes traités chez des personnes en surpoids que chez des individus de corpulence normale et sept fois plus en cas d'obésité.


 Sources : 
 

Un nouveau déterminant du cancer du foie ?

L’hépatite C est une maladie infectieuse transmissible par le sang s’attaquant au foie.

L'infection se caractérise par une inflammation du foie (l’hépatite) qui est souvent asymptomatique, mais peut également évoluer vers une hépatite chronique et plus tard une cirrhose.

Une équipe de l’INSERM a récemment établit un lien entre le virus de l’hépatite C et le cancer du foie.

Suite à une étude expérimentale effectuée sur des souris transgéniques, les chercheurs ont découvert que le virus de l’hépatite C entraînerait l'augmentation du nombre de gènes favorisant l’apparition de cancers : les gènes c-myc.

Chez les patients infectés par le virus de l’hépatite C, avec ou sans cancer du foie, les chercheurs ont constaté une augmentation de l’expression de ce gène dans toutes les cellules du foie, tumorales ou non, alors que chez les patients non infectés, ce trait n’est observé que dans les cellules tumorales.

"Le virus de l’hépatite C est bel et bien directement impliqué dans la transformation de cellules saines du foie en cellules cancéreuses"


Le virus de l’hépatite C peut ainsi être considéré comme un facteur déclenchant du cancer du foie. Néanmoins, cela ne peut être le seul facteur, le cancer utilise d’autres processus pour se développer. Selon les chercheurs l’hépatite et la cirrhose semblent être des terrains idéaux pour cela. L’équipe va donc poursuivre l’étude des mécanismes de cancérisation dans ce contexte, en espérant à terme identifier de nouveaux facteurs thérapeutiques. 

Actuellement, il n’existe pas encore de vaccin contre l’infection virale de l'hépatite C. Le virus étant considéré comme un facteur déclenchant du cancer du foie, il est donc d’intérêt public de continuer les recherches sur ce cas, et de pouvoir enfin, l’éliminer.

mercredi 7 novembre 2012

Troubles olfactifs : marqueurs de la dépression ?

 Avec plus de 3 millions de personnes dépressives en France chaque année, la dépression, ce mal moderne, est aujourd'hui un des problèmes majeurs de santé publique. 

Une équipe de chercheurs de l'INSERM (Institut National de Santé Et de Recherche Médicale) de Tours semble avoir trouvé un nouveau marqueur associé à la dépression : les dysfonctionnements de l'odorat.
  

En effet, une étude cas-témoins a été réalisée : 18 cas atteints de dépression sévère et 54 témoins ont été soumis à des tests olfactifs. 
Les tests étaient composés de 8 odeurs différentes plus ou moins agréables, ainsi que d'un mélange d'odeurs équivalent à la perception des odeurs de tous les jours.

L'équipe a constaté que les patients dépressifs distinguaient moins bien les différents niveaux d'intensité d'odeur et sont peu sensibles aux odeurs agréables.


 Une fois soigné par un traitement anti-dépresseur, les troubles olfactifs des patients persistaient.  

Compte tenu du fait que ces troubles persistent après la guérison, une recherche est à faire au niveau de l'implication de ce facteur dans le risque de rechute. C'est pourquoi cela devient une optique de santé publique.



Source :
Article INSERM