Qu'est-ce que l'épidémiologie ?

.

L’épidémiologie consiste à déterminer les liens entre une maladie (malades-non malades) ou un état de santé (décédés-vivants) et un ou des facteurs d'exposition.

Un facteur d'exposition (ou facteur de risque) est une caractéristique liée à une personne, à son environnement, sa culture ou son mode de vie et qui entraîne pour elle une probabilité plus élevée de développer une maladie.
Exemple : fumer est un facteur de risque de cancer du poumon.

L'objectif final, en épidémiologie, est de pouvoir agir sur les facteurs d'exposition pour prévenir l'apparition de la maladie, ou modifier l’état de santé.


samedi 9 février 2013

Pollution = cause de petits bébés ?

Microparticules : essentiellement issues des gaz d'échappement, du chauffage urbain (fioul, bois), de l'industrie et de la combustion de charbon (rare en France). Ces particules microscopiques (en taille inférieure au dixième de l'épaisseur d'un cheveu humain) peuvent pénétrer les poumons en profondeur. Elles sont composées de centaines de substances, parmi lesquelles des métaux, des composés organiques ou des molécules cancérigènes.

Une étude internationale, publiée par la revue Environmental Health Perspectives vient de confirmer que l’impact de la pollution de l’air sur la santé a des effets sur le poids des bébés à naitre. En effet l’exposition aux microparticules atmosphérique sur les femmes enceintes augmente le risque d’accoucher d’un bébé de moins de 2,5 kg.

Les données ont été recueillies dans 9 pays (dont la France, les Etats-Unis ainsi que le Brésil) et prennent en compte près de 3 millions de naissances (fin des années 1990 et la moitié des années 2000). Selon ces données, la présence de particules fines augmenterait la probabilité d’accoucher d’un bébé faisant moins de 2,5 kg.

Source : Agoravox.fr
Pour les chercheurs de cette étude, cette pollution a des effets réels sur la santé des fœtus, effets qui restent toutefois modérés sous nos latitudes. Pour Rémy Slama, co-auteur de l'étude, responsable de l'équipe d'épidémiologie environnementale à l'institut Albert-Bonniot, à Grenoble (Inserm) :


« Le risque d'avoir un bébé de petit poids augmente de 10% quand la concentration en particules fines (mesurant moins de 2,5 microns, NDLR) augmente de 10 microgrammes/m3 »

Le fait que ces nouveau-nés présentent un faible poids à la naissance augmente le risque de maladie, de mortalité périnatale (âge gestationnel du fœtus supérieur à 28 semaines) mais également de souffrir de pathologies chroniques plus tard tel que le diabète ou les maladies cardio-vasculaires.
Même si toutes ces informations peuvent inquiéter les futures mères, les auteurs de cette étude les invitent à ne pas s’alarmer. En effet, l’impact de la pollution atmosphérique sur le poids à la naissance reste encore faible. Toujours selon Rémy Slama :

«La plupart des femmes qui vivent à proximité d'une source de pollution comme un axe routier accoucheront d'un bébé de poids normal»

La proportion des bébés nés à terme pesant moins de 2,5 kg est estimée à 2%, en France.

Rémy Slama souligne également que :

«C’est l'exposition continue et moyenne qui augmente le risque, et non pas les pics de pollution constatés à certains endroits, certains jours.»

 Il n'existe donc guère de mesures individuelles qui permettent de se prémunir contre ce risque.


Source :

lundi 4 février 2013

De nouvelles inégalités sociales dans le domaine de la santé ?

Une équipe de chercheurs de l'Inserm a récemment mis en évidence l'influence du statut socio-professionnel sur  l'impact du stress sur la pression artérielle élevée.
L'étude a été effectuée auprès de 123 000 personnes ayant réalisé un bilan dans un centre d'examens de santé conventionné par l'Assurance Maladie.

Les chercheurs ont réparti les personnes en 3 catégories socio-professionnelles :
        • les ouvriers et les chômeurs
        • les employés et professions intermédiaires 
        • les cadres et professions libérales
Image
Les individus ont répondu à un questionnaire sur leur niveau de stress et leur pression artérielle a été mesurée.

Après une analyse statistique prenant en compte les différents facteurs de risque de l'hypertension, les résultats ne montrent pas, toutes catégories professionnelles confondues, de lien entre le stress et l'hypertension.

Cependant, après une analyse plus fine, les chercheurs ont constaté que chez les personnes appartenant à la catégorie la plus élevée, le stress est corrélé de façon négative à la pression artérielle. Cela signifie que les individus appartenant à cette catégorie ont moins de risque d'avoir une pression artérielle élevée s'ils sont stressés.
A l'opposé, les chercheurs ont montré une corrélation positive entre le stress et la tension élevée chez les chômeurs et les ouvriers. 
Les personnes appartenant à cette catégorie auront plus de risque d'avoir une pression artérielle élevée si ils sont stresses. 

Même si c'est la première fois qu'une étude aussi importante montre l'influence du statut socioprofessionnel sur le lien entre le stress et une pression artérielle élevée, ce lien fait souvent débat. Il est donc impératif de se pencher  plus attentivement sur cette question.

Les inégalités sociales face à la santé sont cependant encore très présentes et dans une optique d'égalité des personnes vis à vis de cette dernière, il est extrêmement important de se pencher sur ces questions.

Sources :