Qu'est-ce que l'épidémiologie ?

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L’épidémiologie consiste à déterminer les liens entre une maladie (malades-non malades) ou un état de santé (décédés-vivants) et un ou des facteurs d'exposition.

Un facteur d'exposition (ou facteur de risque) est une caractéristique liée à une personne, à son environnement, sa culture ou son mode de vie et qui entraîne pour elle une probabilité plus élevée de développer une maladie.
Exemple : fumer est un facteur de risque de cancer du poumon.

L'objectif final, en épidémiologie, est de pouvoir agir sur les facteurs d'exposition pour prévenir l'apparition de la maladie, ou modifier l’état de santé.


mercredi 17 octobre 2012

Le travail de nuit, un autre facteur de risque du cancer du sein ?

Avec plus de 53 000 nouveaux cas diagnostiqués en France chaque année, le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes.

Le cancer du sein est une tumeur maligne de la glande mammaire (unité cellulaire qui sécrète le lait).

Plusieurs facteurs de risques du cancer du sein ont été démontrés :
  • la puberté précoce
  • la ménopause tardive
  • l'âge tardif à la 1ère grossesse
  • l'hérédité
Mais les facteurs de risques liés à l'environnement ou au mode de vie ont été peu étudiés.

L'étude CECILE (Cancer du sein : Etude épidémiologique en Côte d'Or et en Ille-et-Vilaine sur l'Environnement) effectuée par les chercheurs de l'INSERM et parue récemment dans International Journal of Cancer porte sur le lien entre le travail de nuit et le cancer du sein chez la femme.
Elle compare 1 232 cas de femmes atteintes du cancer du sein par rapport à
1 317 témoins (représentatifs de la population générale féminine française) entre 2005 et 2007.
Cette étude a pris en compte des femmes âgées de 25 à 75 ans et résidant en Côte d'Or et Ille-et-Vilaine.
 La sélection des femmes malades s'est faite suite à l'étude de leur dossier médical dans des centres hospitaliers.Pour les femmes non-malades, le recrutement s'est fait par téléphone de façon aléatoire.

Parmi les femmes non-malades 11,2% ont travaillé de nuit à un moment de leur vie contre 13,3% chez les femmes malades.

De cette étude est ressortie que les femmes travaillant de nuit avaient plus de risque d'être atteinte par ce cancer par rapport à celles n'ayant pas travaillé de nuit (environ 30%).
Ce risque est particulièrement plus visible chez les femmes qui ont travaillé moins de trois nuits par semaine pendant plus de quatre ans.
De plus, le fait de travailler de nuit, avant la première grossesse à terme, aggraverait ce risque car les glandes mammaires ne sont pas arrivées à maturation complète.
Ces dernières sont donc plus sensibles à une perturbation de l'horloge biologique interne contrôlant le cycle physiologique veille-sommeil appelé "rythme circadien", ce qui peut engendrer l'apparition de cellules cancéreuses.


Ce travail rentre dans une optique de santé publique car le nombre de femmes travaillant avec des horaires atypiques est en augmentation.


Sources :
Article de l'étude (pour les abonnés de International Journal of Cancer)

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    J'ai découvert votre blog par hasard, et votre article m'a interpellé. En effet ma femme à travaillé de nuit pendant 6 années, nous n'avions pas conscience qu'elle d'augmentait son risque de cancer. J'espère que votre article pourra aider ou au moins informer d'autres personnes!

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  2. J'ai hâte de lire la suite car je connais dans mon entourage des femmes travaillant de nuit
    Il devrait y avoir plus d'information et de prévention auprès de ces femmes
    Espérons que ce blog puisse y contribuer et que les pouvoirs publics en prennent conscience

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